Zik+Show All Stars: Alitsheur Amouly ou le Tchatcho made in Goma.
Par Akramm TUMSIFU
Le karaoké est une façon divertissante de chanter, habituellement en suivant les paroles sur un écran .
Ce terme est une combinaison des raccourcis Kara (du mot japonais
karappo qui veut dire « vide »), et oke de orchestra ( ōkesutora , « orchestre »); ce qui peut signifier que le chanteur n’a pas besoin qu’un orchestre soit présent pour chanter.
À Goma, il y’a longtemps que le concept Karaoké a glissé de sa vrai signification vers toute une autre conception: les concerts live que font des artistes de la place (généralement des chanteurs Rumba) dans des bistrots où, à part leurs propres compositions, accompagnés de leurs groupes, ils interprètent les classiques de la musique Congolaise et même des titres étrangers faisant carton.
Dans Zik+Show All Stars, l’artiste Alitcheur Amouli s’ est donné toute la peine pour expliquer à l’animateur et au public combien lui ne faisait pas des Karaokés mais plutôt des concerts live tous les week-ends.
Il est 16 heures 20 minutes quand monte sur scène Alitcheur Amouli, vêtu en une tenue militaire factice. Le public, sur demande de l’animateur Yves Kalwira, l’accueille avec des vifs applaudissements. Juste après, place au débat.
Alitcheur ne fait pas des “Karaokés ” mais plutôt des concerts tous les Week-ends. En tout cas, l’artiste ne veut même pas entendre qu’on lui dise qu’il fait le Karaoké. Lui même, définition à l’appui (même s’ il parle en Lingala), explique la différence entre “Karaoké ” et “Concert Live”. Pour Alitsheur, confondre les deux est une aberration à corriger. À Goma, ces “concerts live ” appelés abusivement “Karaokés ” se jouent généralement gratuitement et leurs grands bénéficiaires sont les tenanciers des bistrots (et autres lieux où ils se jouent) que les artistes eux-mêmes!
Alitcheur Amouly annonce qu’il ne livrera plus désormais de “concert live” gratuit, que son dernier il allait le jouer ce jour même!
“Quels sont tes projets pour 2019?”; lui demande Yves Kalwira.
Alitsheur lui répond (toujours en Lingala ): “Mon premier projet c’est RNP (Roda Nkuba Production).” Le jeune mécène et producteur Roda Nkuba (surnommé le “Muyobozi”), patron de la maison RNP, était présent dans la salle. Les dédicaces bien méritées lui étaient lancées en boucles et par l’animateur et par les artistes en guise de reconnaissance pour tout ce qu’il fait pour eux. Alitsheur va jusqu’à le qualifier de “Producteur le plus frais”.
Cependant, Alitsheur ne donne pas plus de précisions quant à son projet “RNP “. Il s’ agit peut-être de la gamme d’activités artistiques qu’il compte réaliser avec la maison RNP en 2019.
Il annonce aussi la sortie, en 2019, de son album world music portant titre “Language of Love”. Yves Kalwira lui rappelle alors très vite que la sortie de cet album est annoncé depuis longtemps par l’artiste mais n’est jamais arrivée…
Alitcheur répond alors que cet album (tant annoncé, tant attendu…) a deux versions: une version Rumba et une autre World Music. La version Rumba sort quant à elle dès le mois de Décembre 2018.
Après cet âpre débat, place à la musique. Yves quitte la scène pour laisser son hôte interpréter un titre de son répertoire.
Alitcheur se met à chanter, du Tchatcho made in Goma résonne dans la salle. Alitcheur serait un digne héritier du grand Koffi Olomidé! Le style du “Grand Mopao” lui va parfaitement. D’ailleurs quand il finit sa chanson, il glisse malignement dans une deuxième qui emballe toute l’assistance: “Alidor” de Koffi Olomidé. Impossible pour l’animateur de l’interromre et lui dire que la règle c’est “une chanson par artiste”. Et comme celà ne dérange personne, l’animateur ne peut que laisser faire…
À 16 heures 36 minutes, Alitsheur termine sa prestation. Sous les acclamations du public, il quitte subrepticement la scène…et la salle en même temps. Il était le dernier artiste invité du jour. Ainsi quand l’animateur reprend ses droits, c’est une autre étape de l’émission qu’il annonce…