avril 29, 2024

RDC-Culture : le projet Pasart pour l’autonomisation des artistes congolais

L’art doit être considéré comme un métier à part entière. C’est dans cette perspective qu’est né le projet PASART (Programme d’accompagnement à l’autonomisation du Secteur Culturel). Mise en œuvre par le Foyer Culturel de Goma ainsi que la compagnie les Erudits Cie, ce projet réunit les représentants de quarante structures culturelles venues de 7 villes de la RDCOngo.

Modalités de sélection de bénéficiaires

A en croire Augustin Mosange, Chargé de communication du Foyer Culturel de Goma, tout a commencé par l’appel d’offre ad hoc qui a été partagé en ligne. Au total, quarante structures de 6 villes (Bunia, Isiro, Uvira, Bukavu, Kisangani et Goma) ont alors été retenues, suivant un critérium préétabli.

Ensuite, les membres des structures retenues se sont réunis huit jours durant en ville de Goma pour participer aux ateliers animés par Bernard Malaba de l’Incubateur Un Jour Nouveau, Olivier Maloba du Pole Culturel Est, de Taccems et des experts de la TMB, Institution bancaire.

Enfin il y aura l’étape de coaching en entrepreneuriat avec l’incubateur Un Jour Nouveau. Celle-ci sera sanctionnée par la présentation de 10 meilleurs projets qui auront accès au crédit bancaire.

Ce projet couvre 11 mois, il est financé par l’Union Européenne et de l’Organisation des Etats ACP à hauteur de 100 000 $

Des réactions optimistes des concernés

La participante dramaturge Amina Burhebwa indique qu’il est temps que les artistes changent et profitent des opportunités pour vivre désormais de leurs art. ‘’Nous avons du talent mais un des grands problèmes est que nos structures ne sont reconnues juridiquement et par conséquent beaucoup d’opportunités et fonds disponibles nous échappent ‘’

Venu de la ville d’Isiro, chef-lieu de la province du Haut-Uélé, l’opérateur culturel Moise Bakabi Makamba reconnait avoir appris suffisamment sur le réseautage ainsi que la voie à suivre pour accéder au marché d’emprunt, au financement.

Impératif de formaliser les Structures d’artistes

Parmi les facilitateur, Olivier Maloba Banza, directeur artistique de l’espace culturel Ngoma de la ville de Kisangani, recommande les artistes à travailler sur une vision de pérennité. Selon lui, Il est important de faire un effort pour structurer les industries culturelles en des grandes entreprises qui peuvent générer des recettes et entretenir des artistes, vendre de leurs œuvres et vivre de leurs métiers.

” L’art c’est aussi un métier à part entière, c’est aussi une source de financement qui peut faire vivre l’homme et éradiquer complètement cet esprit de pauvreté qui a toujours gangréné les milieux culturels.”renchérit Olivier

Et de poursuivre qu’il faut ‘’S’identifier, Avoir des documents juridiques, statut, ROI, création d’entreprise à retrouver au guichet Unique. Trouver des soubassements au niveau de la division de la culture et des arts, avoir une adresse, un lieu ou l’on peut vous rencontrer, être en réseau et surtout informer. ”. Ces documents, rassure-t’il, sont précieux lors de soumission aux appels à projet et en cas de demandes des crédits.

Depuis bien avant, on considère l’artiste comme un enfant de parent pauvre; aujourd’hui, comme le dit Olivier Maloba, il faut chercher à faire cette mutation afin que le métier soit aussi considéré et que l’artiste lui-même arrive à bien se vendre pour vivre de son art. Qui travaille à l’autel mange à l’autel, comme nous le dit un vieux dicton.

Albert Isse Sivamwanza

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