avril 23, 2024

Goma Culture : quand le slam et le rap font bon ménage

Deux grandes légendes se sont unies pour faire un spectacle Slam-Rap à l’institut Français de Goma, Nord-Kivu, RDC. L’activité a eu lieu dans l’enceinte de l’IF-Goma en date du 30 Septembre 2022. L’artiste rappeur JKM Rambo ainsi que le slameur Chicco Mwenge ont ainsi conscientisé le public durant plus de deux heures avec des chansons débordant des messages de soutien aux FARDC et de compassion aux populations endeuillées. 

Pour rappel, le slam est Déclamation publique faite pour surprendre, émouvoir l’auditoire, tandis que le rap est un Style de chanson plus rythmique que mélodique, souvent avec des rimes, et appartenant au mouvement culturel hip-hop apparu au début des années 1970 aux États-Unis.

Dans l’enceinte de l’IF-Goma, un grand public, parmi lequel des jeunes amoureux de la culture ainsi que des motards curieux de la bonne musique ont pris part au spectacle. Pour commencer, Chicco connu sous le sobriquet Iceberg lance ‘’ Je suis le slam, je suis le fétiche des maux, je soigne par ma plume et mon ancre. Neno yangu ni shindano. Ina kwaza, njo vile ina pana dawa, inaumiza, ndio vile inaokoa (traduis par: Ma parole est une aiguille, autant elle fait mal, autant elle guérit.  ‘’

Au-delà d’emporter le public avec de pas de danse, ces artistes ont aussi fait pour bouger les méninges à travers de la musique consciente touchant des sujets d’actualité. Entre État de siège, élections, soutien aux Forces armées de la RDC, Chicco comme JKM ont parlé également des sujets d’actualités qui choquent. Ci-dessous le désarroi exprimé par le slameur Chico :

« Nous avons des gouverneurs mais nous vivons toujours dans les malheurs, 

Dans nos villes nous avons des maires mais le sang coule toujours en quantité de mer, 

Des policiers des militaires mais la mort n’a pas quitté nos terres… 

Ils nous ont parlé de l’Etat de Siège mais c’est la mort et l’insécurité qui nous assiègent ;

 Il y’a seulement des pluies de sangs, des inondations des larmes… 

Le pays qui a était laissé en chantier n’a pas été construit par Béton. » 

Pour sa part JKM a presté pendant plus d’une heure des chansons aussi révolutionnaire connu telles que ‘’Kibomango, Karashika, Wayuda, Ndoto, Mfalme wanyi… Après ce spectacle il s’est dit satisfait de ses prestations et espérer que ce message parvienne non seulement aux autorités (pour qu’elles soient conscientes de la souffrance des populations de l’Est) mais également à la jeunesse qui doit comprendre que c’est bien elle la génération qui va sortir ce pays du gouffre.

Zoom  sur les artistes

De par leurs histoire, Chicco a commencé à déclamer dès l’école maternelle à l’Ecole Communautaire du Lac, à Goma. Il commence à écrire ses propres poèmes quand il fréquente l’institut Mwanga où il fait ses études secondaires. Plus tard étudiant à l’Université Libres des pays des grands-Lacs, il gagne des concours et représente même la ville de Goma à une compétition du slam à Kinshasa, qu’il a d’ailleurs gagné.  Chapeau bas !

De son coté, JKM Rambo a commencé par l’école de dimanche à CBCA Birere à Goma. Encore enfant, il se délecte avec les morceaux du musicien noir américain 2PAC. En 2014, il est impressionné par la prestation de l’artiste local Fall J. Il n’a pas pu intégrer le Groupe, faute des moyens. Sa carrière musicale professionnelle commence en 2017 lorsqu’il gagne la compétition du Festival Amani, un grand Festival réunissant des artistes locaux, nationaux et internationaux de la région des Grands-Lacs et se déroulant surtout à Goma.

Usant de l’art comme arme pour essuyer les larmes et dompter le mal, ces artistes contribuent à l’éducation des générations. Comme qui dirait, des mots pour dénoncer les maux de la société.

Albert Isse Sivamwanza

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