La culture dans ses formes les plus eclattantes. Depuis le 14 Janvier 2022, l’Institut Français Halles des Montagne de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu accueille l’exposition ‘’ Muripuko” (Éruption). Celle-ci, relate à travers l’art visuel qui fait revivre les hauts et bas de l’éruption du Nyiragongo du 22 Mai 2021.
Jusqu’au 04 Mars, dernier jour du décrochage, un public curieux vient admirer les 17 tableaux et différentes illustrations et messages, chef d’œuvre de deux jeunes artistes, Didier B et Ghislain Kalwira, qui souhaitent qu’avec la tournée de ce chef d’œuvre, les générations futures ainsi que des personnes qui n’étaient pas à Goma se souviennent de l’histoire de l’éruption. Devoir de mémoire oblige.
17h53, un groupe des jeunes vient de franchir le portail blanc de la salle d’exposition. Cependant l’artiste Linda Maroy est encore dans le parage. Elle prépare un spectacle le lendemain mais se voit intéressée par les tableaux. Sac artistique au dos, Nappy girl, cheveux naturel crépus, caramel de peau, se fait presenter par Didier.
‘’ Je venais de faire 19 ans à Goma mais on me parlait superficiellement de l’éruption de l’an 2002, C’est d’ailleurs parmi les motivations qui nous ont poussées à faire ce projet avec Ghislain’’ explique Didier à la jeune Linda, la dernière personne à passer avant la fin du décrochage.
En effet, Ghislain Kalwira et Didier Binyungu, sont tous nés dans la ville de Goma consécutivement en1999 et en 2000, comme on peut le lire dans leurs dossiers artistiques exposés à l’entrée. Ces jeunes souhaitent ainsi faire savoir aux générations futures et faire revivre à ceux qui n’étaient pas présent le contour de cette catastrophe naturelle.
Au micro de ZIK+ Elle déclare que l’exposition était géniale en général. ‘’Je n’étais pas à Goma pendant l’éruption du Nyiragongo, j’entendais seulement des on dit. Je viens d’avoir une idée sur ce que c’était vraiment. Cette dose de réalité, de sincérité dans le tableau et cette fougue de rapporter les faits par la beauté de l’art était tout simplement géniale.’’
Et à l’artiste poète Freed Mushaga de renchérir, en mode métaphore : “de la même manière que les habitants de Bukavu ont accueilli les sinistrés venus de Goma en fuyant le volcan, nous avons aussi bien accueilli cette exposition illustratrice Muripuko. Je loue le génie derrière ces têtes vraiment créatif.’’
Pour sa part, Jonathan Nickel, actuellement chargé de communication de l’Institut français de Bukavu estime que l’expo a eu plus de 5000 visiteurs ‘’ On organise des spectacles au courant de la semaine et chaque weekend qui réunissent plus de 130 personnes et après les gens passent visiter l’exposition, en plus il y’a des étrangers et artistes qui passent régulièrement’’ lance-t-il, débordant de fierté.
Cette exposition est la troisième, après les deux précédentes tenues à Goma, notamment à l’Institut Français ensuite, à l’Université Libre des Pays des Grands Lacs. Le voeu c’est d’aller au-delà des frontières, comme le souhaite Nick de l’Institut Français de Bukavu, il aimerait que ” ce spectacle fasse une tournée Africaine voire intercontinentale afin de faire revivre cet évènement.” On ne cessera jamais de le répéter : la culture est l’âme des peuples.
Albert ISSE Sivamwanza