novembre 13, 2025

Béni Nkomerwa, un parcours entrepreneurial qui interpelle le Ministère de la Culture

Béni Nkomerwa, entrepreneur né en 1987 à Bukavu, dirige Ozzone Group Sarl, une structure qui chapeaute plusieurs filiales actives dans l’industrie du divertissement et de la musique dans la région des Grands Lacs. Sa société englobe notamment Ozzone Productions, Miziko et Glass, positionnant l’homme d’affaires comme un acteur significatif du secteur culturel.

Parmi les initiatives lancées par son groupe figure Miss Malaika, un concours de beauté destiné aux jeunes femmes congolaises. Cette compétition, qui visait à promouvoir les talents locaux et la culture nationale, a connu un franc succès lors de sa première édition, générant un intérêt notable dans le milieu du spectacle. Toutefois, l’événement n’a pas bénéficié d’une seconde édition, soulevant des interrogations sur la viabilité économique du projet.

L’autre projet phare d’Ozzone Group, la plateforme Miziko, ambitionnait de révolutionner la distribution musicale en permettant aux artistes congolais de commercialiser leurs œuvres via les technologies mobiles et le mobile money. Cette initiative prometteuse devait faciliter l’accès des créateurs locaux aux marchés internationaux en s’appuyant sur les moyens de paiement électroniques répandus dans la région. Cependant, la plateforme a rencontré des difficultés techniques et financières qui ont entravé son développement à grande échelle.

Ces expériences exposent les défis structurels auxquels font face les entrepreneurs culturels en République Démocratique du Congo. Les obstacles liés au financement, aux infrastructures technologiques et au soutien institutionnel demeurent des freins majeurs pour la pérennisation de projets innovants dans le secteur culturel congolais, malgré l’existence de talents et d’initiatives prometteuses.

Le parcours de Béni Nkomerwa pourrait servir de cas d’étude pour le Ministère de la Culture et des Arts dans l’élaboration de politiques publiques adaptées. L’analyse de ces échecs et succès partiels permettrait d’identifier les mécanismes de soutien nécessaires de création de fonds dédiés aux industries créatives, développement d’infrastructures numériques, mise en place de programmes d’accompagnement technique et établissement de partenariats public-privé durables.

Une approche proactive des autorités pourrait transformer ces expériences en tremplins pour une nouvelle génération d’entrepreneurs culturels congolais.

Azga Shachikere

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