novembre 14, 2025

Avec un tarif excessif, Fred Kabeya pointe du doigt l’exclusion des artistes locaux au Centre culturel de Kinshasa

En avril dernier, le Centre culturel et artistique des pays de l’Afrique centrale à Kinshasa avait fait l’objet de critiques de la part du milieu artistique local concernant ses tarifs de location. Le montant de 28 000 dollars pour la location de l’espace avait été qualifié d’excessif par plusieurs créateurs, dont l’artiste Fred Kabeya, qui estimaient que ce prix excluait les artistes locaux au profit des institutions et grandes entreprises.

Cette polémique était survenue dans un contexte difficile pour le secteur culturel congolais, marqué par la fermeture du centre Aw’Art en raison de difficultés financières. Les professionnels du secteur avaient alors exprimé leurs préoccupations quant à l’accessibilité des espaces culturels, considérant que de tels tarifs constituaient un obstacle pour les créateurs locaux souhaitant organiser des événements artistiques. La situation révélait les difficultés de reconnaissance et de soutien auxquelles fait face la nouvelle génération d’artistes kinois.

Le paradoxe était d’autant plus frappant que ce complexe ultramoderne, construit sur le boulevard Triomphal et financé par l’État chinois, avait été conçu pour répondre au cruel besoin d’ateliers, de salles de spectacles et d’expositions de la RDC.

Inauguré en décembre dernier par le président Félix Tshisekedi, cet immense complexe s’étend sur une superficie de 93 000 mètres carrés et était présenté comme un symbole de renouveau pour la culture congolaise.

Cette controverse tarifaire soulève des questions fondamentales sur l’équilibre entre la nécessité de rentabiliser de telles infrastructures culturelles et leur mission première de servir la création artistique locale. Dans un pays où les artistes peinent déjà à accéder aux financements et aux espaces d’expression, la grille tarifaire du Centre culturel interroge sur les priorités accordées au développement du secteur culturel congolais et sur l’adéquation entre les ambitions architecturales et les réalités économiques des créateurs locaux.

Azga Shachikere

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