avril 18, 2024

Contre qui Mack El Sambo s’attaque dans son Album Motion de Censure?

Zik+ All Stars : Mack el Sambo ou l’homme qui censure les anti-valeurs.

Par Akramm TUMSIFU


Il est 14 heures 57, dans la salle de l’Alliance Française à Goma où se tourne l’émission de Télé-réalité Zik+ Show All Stars. Le spectacle de Bachata présenté par le groupe Utomnes n’a duré que deux minutes. Ce n’était peut-être qu’une invitation malignement lancée au public présent afin qu’il vienne s’ inscrire aux classes de danse qui seront ouvertes par le groupe Utomnes Salsa en 2019. Sinon, pourquoi laisser le public dans une telle soif de voir plus?Quand Yves Kalwira, l’animateur de l’émission, retourne sur scène, il felicite le groupe Utomnes que le public s’ empresse à applaudir vivement nonobstant le sentiment d’avoir vu moins.Le “Chroniquer de la Nation” annonce alors le prochain invité et l’invite juste après à monter sur scène. Et cet invité n’est autres que le grand Machozi Kataka Lusambo Joseph artistiquement connu sous le nom de Mack el Sambo.

 À Goma, tout comme ailleurs au Nord-Kivu, le nom Mack el Sambo est inscrit en lettres de noblesse dans la légende. Quand Yves Kalwira le reçoit, il prend d’abord les soins de rappeller qui est Mack el Sambo dans la ville de Goma, en particulier. Cependant, le “chroniqueur de la Nation” laisse à ce que le grand Mack dise, sans vraiment le vouloir, le reste sur lui-même et sa grande carrière. Répondant à la première question lui posée sur son nouvel album intitulé “Motion de censure” (Question de savoir si cet album était le quantième de sa carrière ), Mack el Sambo affirme qu’il est à son quatrième album après 15 ans sans sortir d’album. L’artiste rappelle alors que son troisième album, intitulé “Plus jamais par les armes”, est sorti en 2003 “Quand il n’y’avait pas encore des lancements d’albums à Goma” (Ce sont sont ses mots). Là le provocateur animateur de l’émission lui demande alors: “Donc vous voulez dire que c’est vous le premier à lancer un album à Goma?”Mack el Sambo, sans doute embarrassé par cette question à la quelle il ne veut pas répondre par la positive, répond laconiquement: “Achana na bile!” ( “Laisse tomber”). En effet, il sait que l’animateur et tout le monde dans la salle ont la bonne réponse à cette question posée tendacieusement. Voyant l’animateur insister, il continue en disant qu’en 2003 il n’y’avait pas de lancements d’albums à Goma et en démontrant toutes les difficultés auxquelles faisaient face les artistes de Goma à l’époque (manque de studios d’enregistrement dans la ville, des supports de téléchargement…) et tous les avantages qu’ont les artistes de la ville actuellement  (disponibilité de studios, les avancées technologiques facilitant les diffusions de chansons…).En bref, Mack el Sambo venait d’affirmer être le premier artiste de Goma à lancer un album sur le marché. Ce qui n’est pas faux du tout. Yves Kalwira voulait à ce que Mack el Sambo le dise lui-même et il a obtenu satisfaction. La prochaine question de l’animateur à son invité sera de savoir alors le nombre de chansons de l’album “Motion de censure”. “Elles sont au nombre de 9″; répond l’artiste. C’est alors que Yves lui demande: ” Vous veniez de dire qu’il s’ est passé 15 ans entre votre 3ieme album et le quatrième. Après 15 ans, vous ne sortez que 9 chansons?” Mack el Sambo se met alors à expliquer toute la gamme de difficultés qu’il a eu à traverser pour arriver à sortir cet album prévu pour avoir 24 titres (sabotage, panne des machines dans les studios dans lesquels il enregistrait, envoi aux États Unis d’un fichier pour masterisation mais qui ne sera pas masterisé car peu professionnel…). Ce sont donc des difficultés qui ont poussé l’artiste à se résigner à sortir un album de 9 titres ( Parmi lesquels 2 reprises de 2 de ses plus mémorables titres : l’anthologique “Sikujuwaka”, sorti vers la fin des années 1990 et “Plus jamais par les armes “, sorti en 2003). Des questions et réponses s’ ensuivent: “Mack el Sambo, qui est censuré dans votre album?”; demande l’animateur.

“Je censure les antivaleurs”; répond poliment l’artiste.”J’ai demandé vous censurez qui et non quoi”; rétorque l’animateur qui poursuit en étant plus précis : “Vous censurez le peuple, les autorités ou qui?”Mack el Sambo répond encore laconiquement: “Je censure tout le monde! C’est à dire tous les porteurs et dépositaires des antivaleurs.””Tout le monde? C’est-à-diremême les fœtus?”; pose encore l’insatisfait animateur Yves Kalwira.Mack el Sambo : “Je censure tous ceux qui sont intelligents.”Yves Kalwira: “Donc il faut être bougre pour ne pas être censuré… Ça va alors “.Mack el Sambo a du pousser un ouf de soulagement… La série des questions était finie.Et c’est ainsi qu’ arrive pour Mack el Sambo le moment d’interpréter un titre au public. Le célèbre reggaeman choisit alors d’interpréter le titre “Kisakoshi” (À Goma, ce terme, pouvant se traduire par gros sac, désigne ces vieux hommes friqués qui poursuivent des jeunes filles à des fins sexuelles).Mack el Sambo prend le micro et se met à chanter.

Le grand Mack n’a rien perdu de son talent et de son sens d’éduquer. JKM Rambo, dans la discussion rappée, n’aura pas eu tord de le citer comme étant un artiste au message éducateur. Le reggae fait danser! Une damme se lève de son fauteuil d’ invité d’honneur et s’ improvise comme danseuse. Elle danse merveilleusement bien le reggae. On saura après que cette damme n’est autre que Maman Antoinette Furaha, la propre mère de Monsieur l’animateur Yves Kalwira.Son piètre danseur de fils la rejoint en bas de l’estrade pour danser

. Être un bon animateur ne fait pas de quelqu’un bon danseur…En tout cas pas un bon danseur du reggae… Il fallait voir Yves Kalwira danser sur l’air de Kisakoshi pour en avoir le cœur net…
Quand Mack el Sambo termine sa prestation, Yves Kalwira rentre sur scène essoufflé par les quelques pas de danse qu’il venait de faire. Pourtant, il se targue d’être un bon danseur reggae alors qu’en réalité, tout le monde a vu qui il était en matière de danse… On l’entend aussi dire: “Apa njoo minajuwiaka ba artistes benye banakuwaka na dawa. Munaona tu gizi anatu emporter?” (” C’est comme ça que je reconnais un artiste qui touche aux gris gris. Vous voyez comment il nous emporte?”)On attend alors Mack el Sambo repondre: “Dawa yangu ni ya nguvu sana!” (Mon gris gris est très puissant!” Là il s’ attire toutes les curiosités. Qui n’aimerait pas connaître le puissant gris gris du grand Mack el Sambo? En tout cas, pas Yves Kalwira! Le “chroniqueur de la Nation” demande alors à son hôte : “Ton puissant gris gris là c’est quoi?”Réponse de Mack el Sambo : “Mon puissant gris gris c’est Jésus Christ qui est mort sacrifié pour moi”. Le public applaudit. 


Yves Kalwira reprend la parole pour un fait important: il présente au public son père aussi qui était là. Oui, Monsieur Jean-Paul Balezi Kalwira a décidé, avec sa femme, de venir accompagner son illustre fils dans ses œuvres.

Mr Jean-Paul KALWIRA  Les parents de Yves KALWIRA

 Il était 15 heures 15 minutes quand le grand Mack el Sambo a quitté l’estrade sous les applaudissements chaleureux d’un  public conquis.
Place à la prochaine invitée, la Diva Voldie Mapenzi. À suivre…

Quelques photos prises lors de la prestation de Mack El SAMBO dans le Zik+ Show All Stars.

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